Le labyrinthe du silence / Giulio Ricciarelli
Le 19/08/2025
En choisissant de reléguer au second plan les figures historiques réelles — comme le procureur général Fritz Bauer, moteur essentiel des procès d’Auschwitz — et en inventant le personnage du jeune procureur Johann Radmann, archétype du jeune Allemand blond, idéaliste et naïf, Giulio Ricciarelli met en lumière un dilemme profondément humain. Celui de toute une génération née après la guerre, confrontée à une question vertigineuse : et si nos pères, nos maîtres, nos voisins avaient été complices de l’horreur ?
À travers ce personnage fictif, le film explore avec finesse la tension entre le besoin de vérité et le poids du silence. Doit-on fermer les yeux pour préserver une paix fragile ? Ou affronter le passé, au risque de déchirer le tissu social et familial ?
Ce récit sensible, sans pathos excessif, nous plonge dans l’Allemagne des années 1950, en reconstruction politique, morale et identitaire. Un pays qui, en retrouvant son autonomie, commence aussi à affronter sa responsabilité historique — et à se redresser en regardant son passé en face.
Un film à la fois poignant, sobre et nécessaire, qui interroge ce que signifie « faire justice » dans un pays où les coupables sont encore partout… et parfois très proches.