La cantatrice chauve / Eugène Ionesco

Le 27/05/2025

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La mise en scène de Jean-Luc Lagarce s'inscrit parfaitement dans la lignée du théâtre de l'absurde, tout en respectant l'œuvre d'Eugène Ionesco et en l'enrichissant. Le metteur en scène propose une scénographie innovante, s'inspirant non pas du théâtre de boulevard, mais des séries télévisées américaines, avec des bruitages tels que des rires préenregistrés et des noirs pour des transitions courtes, évoquant les coupures publicitaires. Une musique dramatique, rappelant les compositions de Bernard Herrmann pour les films de Hitchcock, ajoute une touche burlesque à des scènes pourtant anodines.

Le décor, plutôt que de situer l'action dans un salon bourgeois anglais, la place dans un jardin impeccable, brouillant les frontières entre intérieur et extérieur. La bonne Mary, personnage le plus raisonnable et sensé, s'adresse directement au spectateur dès le début, endossant le rôle de narratrice et commentant même les notes de l'auteur et de l'éditeur intégrées à la pièce, notamment celles concernant le premier metteur en scène, Nicolas Bataille.

Cette interprétation audacieuse propose même trois fins alternatives, brisant le quatrième mur et poussant plus loin le burlesque et la critique du théâtre en impliquant directement le public du Théâtre de l'Athénée. Cette pièce, à la fois insolite et hilarante, met en lumière le caractère absurde de l'œuvre de Ionesco, tout en critiquant directement le public bourgeois du théâtre, celui qui le fait vivre mais qui, selon Lagarce, ne le mérite pas.