Le Festival d'Ambronay prend fin avec une explosion musicale : le Consort, mené par le violoniste sensationnel Théotime Langlois de Swarte, réinterprète les Quatre Saisons de Vivaldi. Une clôture tonitruante qui époustoufle un public enthousiaste.

Le public se souvient du concert final électrisant de l'édition 2017, lorsque les quatre premiers concertos du recueil « Il cimento dell’armonica e dell’inventione » opus 8 ont secoué les festivaliers (compte-rendu à retrouver sur Ôlyrix). Cette année, la 44^ème édition du Festival d'Ambronay s'achève à nouveau avec cette musique captivante. Cependant, cette fois, ce sont de jeunes talents, certains formés à l'Académie d’Ambronay, qui prennent la scène d'assaut.

Un prodige et son Consort

Après avoir offert un bel et intime récital en duo avec William Christie la veille, le violoniste Théotime Langlois de Swarte se joint aux jeunes musiciens du Consort, co-fondé avec le claveciniste Justin Taylor, pour proposer son interprétation des œuvres de Vivaldi. Afin de donner une perspective unique à ces compositions bien connues, Langlois de Swarte inclut des extraits d'œuvres moins célèbres de Vivaldi, notamment l'Adagio de l’inédit Concerto pour violon en la majeur RV 768. En guise d'introduction, l'ensemble évoque même les inspirations des œuvres religieuses de la Basilique Saint-Marc, où le père Vivaldi était l'un des violonistes, avec une transcription de l'Adoramus te SV 289 de Monteverdi.

Un torrent musical

La musique de Vivaldi invite à l'exubérance, et le public est comblé. Les tempi vifs sont d'une agilité vertigineuse, soutenus par une précision irréprochable, tant de l'orchestre que de son chef-soliste. De plus, chaque phrase, chaque progression et chaque contraste sont travaillés avec minutie, créant un véritable élan collectif. Les longueurs et les pressions des archets sont synchronisées, soulignant une attention aiguisée au son de l'ensemble. Cette pratique crée des couleurs particulièrement superbes lors des mouvements lents, comme le Largo du Concerto pour violon en la mineur RV 356 ou l'Andante du Concerto pour violon en si bémol majeur RV 583.

Langlois de Swarte, soliste électrique

Théotime Langlois de Swarte incarne la vie sur scène. Se libérant facilement de sa partition, il se laisse emporter par la musique, se déplaçant parfois emporté par ses élans. Sa gestuelle reflète une grande attention aux nuances musicales et son jeu quasi vocal transmet une émotion palpable. Les moments tels que le premier mouvement Allegro de « La Primavera » RV 269 semblent être de véritables caresses d’une nature renaissante. Le Presto final de « L’Estate » RV 583 est une véritable tempête musicale, marquée par une passion débridée. Malgré quelques infimes imperfections dans les suraigus, l'essentiel réside dans la passion et l'énergie qu'il insuffle. L'Adagio molto de « L’Autunno » RV 293 suspend le temps.

Le public, conquis par cette interprétation fougueuse et la jeunesse talentueuse des musiciens, exprime sa joie en une ovation retentissante. Une clôture mémorable pour une édition exceptionnelle du Festival d'Ambronay.